El Salvador, Honduras, Nicaragua

Le film, les photos et le carnet de route – 1 mois au El Salvador, Honduras et Nicaragua – mars 2016

ICI les photos au El Salvador, Honduras et Nicaragua

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Après le Guatemala, nous traversons le El Salvador en 3 jours (ne pas oublier le « El » paraît-il). Le temps de profiter du panorama sur la chaîne des volcans et une rando bien mouillée sur le volcan Santa Ana. Preuve que ce pays n’est pas encore tout à fait sûr, il est obligatoire de prendre un guide pour effectuer cette rando, avec en plus un policier devant et un policier derrière le groupe, histoire de limiter les risques de racket sur ces sentiers. Ce qui n’empêche pas qu’à mi-chemin quelques hommes armés de fusils à pompe nous demandent quelques dollars puisqu’il semblerait qu’on passe sur leur propriété. Nous traversons ensuite le Honduras en 24h. Et de constater rapidement que porter un fusil à pompe est là aussi chose courante. Nous avons fait le choix de passer rapidement ces deux pays non pas parce qu’ils manquent d’intérêt. Mais nous préférons nous arrêter plusieurs jours à un endroit, voire plusieurs semaines, et ne pas tout visiter de tous les pays. De la même manière que nous n’ connaissons pas toute la France… Et compte tenu du niveau d’insécurité du El Salvador et du Honduras (sur le papier), nous avons décidé de les esquiver. Je dis « sur le papier » car nos amis voyageurs cyclistes Hélène et François ont passé plusieurs semaines au Honduras et ont adoré, accueil super sympa, pas d’ violence particulière…

Nous voici donc maintenant au Nicaragua : canyoning à Somoto à l’entrée du pays ; quelques jours sur une superbe plage du Pacifique où Tanguy fait du surf ; une rando à Apoyo qui mène à un lac de cratère à l’eau claire et propre, ce que nous n’avions pas vu depuis des mois — les lacs d’Amérique Centrale sont généralement bien pollués. Nous nous installons ensuite une semaine sur la paisible île Ometepe, après une traversée en ferry inoubliable : à maintes reprises on a pensé que le camping-car allait tomber à l’eau tellement il tanguait sur cette petite embarcation. Rien à voir avec les gros ferrys de la mer Egée auxquels nous étions habitués. Une fois sur l’île Ometepe, c’est kitesurf sur le lac Nicaragua, rando sur le volcan Maderas avec une vue grandiose sur toute l’île, baignade dans les bassins naturels Ojo de Agua, … et l’accident de la caisse de toit bien-sûr ! Au Nicaragua, les images du Président sont placardées partout, grand format de préférence, avec le slogan « Solidarité, Socialisme, Famille ». Nous quittons le Nicaragua avec l’impression que les Nicaraguayens apprécient leur Président, bien qu’il soit un ex-dictateur. Mais il semblerait en fait qu’il s’agisse encore d’une dictature, une « dictature camouflée » — la moitié du Nicaragua appartient au Président et à son cercle d’amis. Certes il y a des investissements dans l’éducation, des programmes en terme de logement, mais il s’agirait de poudre aux yeux. Pour exemple, quand j’ai demandé à un militaire qui était ce bonhomme placardé partout, il m’a répondu ironiquement: «  C’est le Président. Il a son affiche à l’entrée du port d’Ometepe car c’est son port ; de toute façon, tout lui appartient au Nicaragua ».

Et ce lac Nicaragua alors ? Et bien, pas mal pollué. Ce lac qui était d’un magnifique bleu  selon les récits des conquistadors espagnols est aujourd’hui bien marron : des tonnes de déchets y sont déversées chaque jour. Lac 14 fois plus grand que le Léman mais très peu profond (18 mètres en son centre). Nous le regardons en imaginant tous les cargos qui pourraient y passer dans quelques années avec le projet chinois de creuser un canal transocéanique, concurrent de celui de Panama.

 

Des aléas en veux-tu en voilà – Notre première casse, sur l’île Ometepe le 23 mars 2016

Ca fait quelques semaines que plusieurs personnes avec qui nous parlons via skype/FaceTime nous  disent : « on imagine bien que ça n’doit pas être rose tous les jours…». Comme si nos carnets de route et nos vidéos étaient trop beaux pour être vrais. Alors voilà un petit article plus sombre !

Alors oui,  en effet, tout n’est pas facile tous les jours. Mais il n’y avait vraiment rien de croustillant jusque-là qui vaille la peine d’être raconté : être 24/24 avec nos chérubins et cumuler les difficultés de profs et parents ça peut vite devenir prise de tête, tout l’monde le devine ; évidemment, pas toujours d’accord entre parents (pour ça, on est assez comme tout l’monde, voire ++ ;-)) ;  les enfants se chamaillent pas mal, donc à chaque fois on doit intervenir, parfois dès le réveil. Bref, rien de vraiment palpitant, n’est-ce pas ?

Mais là, on a eu notre première misère. On la tient ! Vous voyez, il suffit de d’mander et tout finit par arriver ! Hier (mercredi 23 mars), alors que nous nous rendions au port pour quitter l’île Ometepe sur le lac Nicaragua, on croise une branche d’arbre plus basse que les autres. Une très grosse branche avec un moignon, un genre de souche aérienne. Bref, bien que nous roulions lentement, la caisse de toit s’est arrachée des barres et s’est envolée pour retomber quelques mètres plus loin derrière sur la route. Au bruit, Simon a tout de suite compris. Mais sans savoir encore l’étendue des dégâts : a-t-on fracassé une voiture qui nous aurait suivi, et ses passagers ? A-t-on arraché une partie du toit du camping-car ? La caisse est-elle en premier lieu tombée sur le porte-moto et a peut-être explosé le chassis ? Et qu’en est-il du contenu de la caisse : matos de kitesurf, cannes à pêche, matos de camping, pagaies ? Et la planche de surf de Tanguy ? Alors on sort. Marguerite pleure de panique. Les deux garçons ne disent rien, mais ils nous avoueront plus tard dans la soirée qu’ils avaient peur et étaient tristes.

Ouf ! Le tuk-tuk qui nous suivait avec deux jeunes touristes dedans n’a pas été touché ; seules l’échelle qui mène au toit du camping-car et la galerie ont été arrachées, le reste a tenu ; et rien à déplorer concernant le matos qui était dans la caisse. On a eu d’ la chance !

Simon a 3 heures devant lui pour bricoler en vitesse des nouvelles fixations (sous un soleil de plomb – 35°C) et remonter la caisse. Heureusement, l’incident a eu lieu à quelques mètres d’un chantier (un nouvel hôtel). On nous prête une perceuse et les gars viennent nous aider à porter la caisse, si lourde même à vide ! Hop, on démarre et on arrive 2 minutes avant le départ du ferry.

Ah ! Et puis j’allais oublier de préciser que la veille, Simon s’était brûlé les yeux en faisant du kitesurf sans lunettes à midi… sous les tropiques, ça ne pardonne pas ! Alors voilà, deux trucs pas chouettes d’un coup, à quelques semaines de notre premier anniversaire de Tour du Monde.